Prix du Jury 2022
Le prix du Jury est décerné à Nathan Ghali et Cha Toublanc pour son œuvre « Peut-on se comprendre en parlant ? »
Peut on se comprendre en parlant est l’histoire d’un souvenir insaisissable. Celui d'une histoire à trois. D'une histoire où les corps communiquent sans parole, sans trouver les mots.
Le travail de Nathan Ghali part son l'intimité, de ses souvenirs, ses émotions. Ses œuvres ont une saveur familière et étrange. Grâce à la technologie, Nathan Ghali déforme, modèle et réagence des éléments de sa vie. Le virtuel s'incruste dans le monde réel.
Pour ce film, il a composé avec des messages vocaux reçus et envoyés sur différents réseaux sociaux entre 2015 et 2020, un dialogue abstrait à la substance brute. Si le sens de la discussion se perd, ces tirades ont la justesse documentaire des paroles spontanées. La caméra est posée à hauteur humaine. Le long du film, la lumière du jour croît et se réchauffe doucement. Certaines voix du dialogue sont celles de l’équipe de tournage. Ce film est l’élaboration d’une mémoire intime commune.
Tout le long du film, les voix des personnages changent. Comme nos identités qui fluctuent. Comme la mémoire qui sans cesse se recompose. Ce film est une plongée dans un souvenir volatil.
© Omeyr Abd Rabbo
Étudiant.e en journalisme, Cha Toublanc s’intéresse aux représentations du corps sous un prisme féministe et non-binaire. Concevant la curation moins comme un discours clos que comme un dialogue fécond entre texte et image, ielle pratique l’écriture poétique, le poème venant ainsi offrir une nouvelle interprétation à l’œuvre visuelle. En 2021, ielle auto publie un premier recueil de poésies.
Étudiant aux Beaux-Arts de Paris et à l’ENSAPC, Nathan Ghali articule sa pratique artistique autour de la vidéo, la photographie et la 3D. Il puise dans son histoire personnelle les thèmes de ses œuvres : souvenirs d’enfance, choses vues et éprouvées, difficultés à communiquer et scepticisme devant la parole adressée. Né à l’ère d’internet, l’artiste joue sur les frontières poreuses entre réel et virtuel, traquant les lieux et formes d’authenticité au milieu des artifices.
© Vivien Latour